Donald Trump, candidat à l’investiture républicaine dans la perspective de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis aurait déclaré sur CNN que torturer Salah Abdeslam aurait permis d’éviter les attentats de Bruxelles.
Par-delà sa énième provocation, les propos de Donald Trump ramènent cruellement à la lumière les débats qui ont traversé l’administration du président Bush junior, après les attentats du 11 septembre 2001, quant aux méthodes d’interrogatoire à utiliser.
Dans ses mémoires (Instants décisifs, Plon, 2010), il rapporte que lui ont été soumises, et qu'il a refusé, des méthodes d'interrogatoire bien plus brutale que le waterboarding (http://global.britannica.com/topic/waterboarding), ou simulation de noyade, qui a été infligé à certains détenus du camp de Guantanamo. Il ajoute toutefois que cette méthode d'interrogatoire, considérée comme de la torture, a permis de déjouer plusieurs projets d'attentats majeurs en faisant avouer des prisonniers.
L'Etat d'Israël, très tôt confronté à dilemme opérationnel et éthique, a - dans de telles circonstances, choisi de mettre en oeuvre des méthodes d'interrogatoires usant d'une "pression modérée" : privation de sommeil, bruits, positions inconfortables, désorientation, variations de température... au moins pour ce qu'on en connaît.
La question de savoir jusqu'où peuvent aller des démocraties et des Etats de droits dans les méthodes d'interrogatoires de détenus formés à l’attentat suicide et à l’égorgement d’être humains nous revient à pleine force dès lors qu'on se sent saisi d'effroi à l'idée que Salah Abdeslam pouvait connaître le projet, voire les détails opérationnels, des attentats de Bruxelles.