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6 septembre 2007 4 06 /09 /septembre /2007 13:37
La mode lexicale est aujourd'hui à la "diversité". Les commentateurs entendent par là éviter le terme sinistre de "minorités visibles" qui laisserait à entendre que les minorités qui ne le seraient pas n'auraient pas droit à l 'attention et à l'intérêt qu'elles méritent. On nous parle donc de candidats de la diversité, de représentants de la diversité dans le corps des journalistes de l'audio-visuel, chez les sportifs, etc.

Le problème est que cette diversité-là est bien peu diverse et est aussi réductrice que le concept de "minorités visibles", même si c'est d'une façon différente. Le nouveau concept de "diversité" réunit en réalité les personnes issues des anciennes colonies française de l'Afrique noir et du Maghreb.

Or la diversité française - même actuelle - a une diversité, si l'on ose dire, bien plus grande. L'immigration en provenance de la péninsule indochinoise, ancienne colonie française, ne semble pas exister aux yeux de défenseurs des immigrés ; il en est également ainsi des personnes venues du sous-continent indien. Le poids de cette immigration asiatique et orientale dans le débat public semble proportionnel aux problèmes qu'elle soulève... c'est-à-dire très faible.

On cherche à nous persuader que la France serait aujourd'hui moins accueillante qu'elle ne le fut par le passé ; or la parfaite intégration de l'immigration contemporaine "non visible" est là pour attester du contraire. Quant au caractère accueillant de la France à l'égard de ses immigrés par le passé, il relève du fantasme. De tout temps et partout, émigrer a été une souffrance qui appelle de l'immigrant un surcroît d'efforts d'adaptation à son nouvel environnement, la lutte contre les préjugés, la concurrence des immigrés plus anciens que lui.

On pourrait à l'inverse affirmer que la France n'a jamais été aussi accueillante qu'aujourd'hui.  La profusion d'associations d'aide aux immigrés et leur activisme juridique manifeste une différence certaine avec la situation des immigrés il y a quelques décennies, laissés à eux-mêmes. Il n'est que de consulter un recueil des décisions du Conseil d'Etat pour se rendre compte de l'omniprésence du GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés) dans l'activité de la juridicition administrative. Il n'est pas question de le déplorer, mais bien de constater qu'en dépit de tous ces efforts, sans précédents dans l'histoire de notre pays, jamais la question de l'immigration n'a été aussi problématique.

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