15 septembre 2007
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Jacques Martin est mort. Sans crainte de verser dans le sentimentalisme, pourquoi nier un pincement au coeur à l'annonce de la disparition d'un comique tonitruant et subtil, cacher les éclats de rire à pleurer provoqués à l'écoute des duos avec Jean Yanne aux Grosses têtes de RTL (eh oui...). Jacques Martin était diablement drôle et redoutablement intelligent.
Mais plus encore que ses qualités personnelles d'artiste et d'animateur d'équipe, il a su rencontrer l'une des évolutions les plus marquantes qu'a connues la société française - au moins depuis la seconde guerre mondiale. Il est de bon ton aujourd'hui de brocarder Valéry Giscard d'Estaing, son emphase et ses goûts aristocratiques. Il n'en reste pas moins qu'il a libéralisé la société française, jusque là encroûtée par le pompidolisme triomphant.
Tirant les leçons de mai 1968, il a bataillé contre sa majorité pour faire légaliser l'avortement ; introduit la saisine parlementaire du Conseil constitutionnel ; abaissé la majorité à 18 ans (ce qui a contribué à sa défaite électorale de 1981) ; desserré la patte de l'Etat sur l'audio-visuel. C'est ce contexte qui a permis la révolution du Petit Rapporteur.
Cela n'ôte pas les mérites de Jacques Martin : il fallait talent, intelligence et culot pour s'engouffrer dans cette brêche. Difficile d'imaginer aujourd'hui - à l'ère de l'impertinence banalisée et commercialisée - le souffle de liberté, de joie, de rire, apporté par Jacques Martin et son équipe.
Mais plus encore que ses qualités personnelles d'artiste et d'animateur d'équipe, il a su rencontrer l'une des évolutions les plus marquantes qu'a connues la société française - au moins depuis la seconde guerre mondiale. Il est de bon ton aujourd'hui de brocarder Valéry Giscard d'Estaing, son emphase et ses goûts aristocratiques. Il n'en reste pas moins qu'il a libéralisé la société française, jusque là encroûtée par le pompidolisme triomphant.
Tirant les leçons de mai 1968, il a bataillé contre sa majorité pour faire légaliser l'avortement ; introduit la saisine parlementaire du Conseil constitutionnel ; abaissé la majorité à 18 ans (ce qui a contribué à sa défaite électorale de 1981) ; desserré la patte de l'Etat sur l'audio-visuel. C'est ce contexte qui a permis la révolution du Petit Rapporteur.
Cela n'ôte pas les mérites de Jacques Martin : il fallait talent, intelligence et culot pour s'engouffrer dans cette brêche. Difficile d'imaginer aujourd'hui - à l'ère de l'impertinence banalisée et commercialisée - le souffle de liberté, de joie, de rire, apporté par Jacques Martin et son équipe.