La cote de popularité de Nicolas Sarkozy a à ce point chuté que l'ensemble des commentaires actuels portent sur la maladresse du président nouvellement élu, dont les errements des prises de positions et l'étalage de sa vie privée ont finit par brouiller le message politique.
Le décalage entre l'habilité du candidat et la maladresse de l'élu est tel qu'on est droit de se demander si - à rebours d'une quelconque malhabilité - le style de présidence de Nicolas Sarkozy ne relèverait pas d'une suprême habilité tactique.
En dépit du battage médiatique dont il s'est entouré, force est de constater que le corps de réformes engagés par son gouvernement est sans précédent, dans sa portée et dans la brièveté de sa mise en oeuvre. Or, à part la grève des services de transport consécutive à la réforme des retraites des régimes spéciaux, ces profondes réformes ne suscitent que peu de remous eu égard à ce qu'on pouvait en attendre.
Peut-être que cette absence de réaction est la résultante de la focalisation sur la privée du chef de l'Etat. Et si le "bruit" médiatique que s'applique à mettre en oeuvre le président de la République n'était là que pour faire écran au train de réformes qu'il fait mettre en oeuvre par son gouvernement ? Et si Nicolas Sarkozy était à ce point habile de focaliser sur sa personne le gisement de ressentiment que les médias peuvent véhiculer, ou répercuter ? Peut-être au fond qu'il considèrait que c'était le seul moyen de faire passer des réformes qui, dans un autre contexte, aurait mobiliser le ban et l'arrière ban du battage médiatique habituel.
L'avenir proche nous dira si Nicolas Sarkozy n'est pas encore plus habile qu'on ne pouvait le supposer.