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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:11

Les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle de 2012 rouvrent le jeu que les sondages d'avant premier tour avaient semblé démontrer irrémédiablement fermé.

 

Hors Bayrou (9,13 %) et Cheminade (0,25 %), le total des suffrages exprimés pour la gauche (Hollande, Mélanchon, Joly, Poutou et Arthaud) s'élève à 43,76 ; le total des suffrages exprimés pour la droite (Sarkozy, Le Pen, Dupont-Aignan) se monte à 46,87 %). En d'autres termes, le réservoir "théorique" de voix de la droite est de presque 3 points de plus que celui de la gauche, et ce dans un contexte où le taux de participation est assez élevé (79,46 % des inscrits sur les listes électorales).

 

Il est affirmé que les reports de voix devraient être bien plus facile à gauche qu'à droite. Rien n'est moins sûr. Pour des raisons exactement symétriques, l'extrême gauche a tout autant intérêt à une victoire de la droite que l'extrême droite à une victoire de la gauche.

 

Marine Le Pen calcule que la défait de Sarkozy entraînerait une scission de l'UMP entre un bloc centriste et un autre bloc situé à la droite de l'ex-RPR ; ses résultats au premier tout la placeraient en posture hégémonique à l'égard de ce dernier tant d'un point de vue arithmétique qu'idéologique. Une recomposition au forceps de la droite la placerait en position dominante - d'où son intérêt objectif à une défaite, à une déroute de Sarkozy.

 

Mais, de l'autre coté de l'échiquier politique, il en va également ainsi. Le quinquennat de Sarkozy a permis à l'extrême-gauche de passer de 7,34 % (des suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle de 2007 (Besancenot/Buffet/Laguiller) à 12,81 % des suffrages exprimés en 2012 (Mélenchon/Poutou/Arthaud). Dans ces conditions, l'extrême-gauche, au premier chef le Front de gauche, a tout intérêt à une victoire de Sarkozy, une crispation clivée droite/gauche pendant cinq années supplémentaires, afin de poursuivre son ascension.

 

Les déclarations de Mélanchon vont d'ailleurs dans ce sens. Interrogé sur ses consignes de vote pour le second tour, sa formulation ("faire battre Sarkozy" ou bien "il n'y a que deux bulletins de vote") sont ambiguës alors qu'il aurait été si simple de demander à ses électeurs de reporter leur vote sur Hollande. Là, son expression peut tout autant suggérer un vote blanc...

 

De même, la relative faiblesse des résultats de Bayrou (moins de la moitié des suffrages exprimés par rapport à 2007 :  3 275 349 contre 6 820 119) rend les reports de ses voix moins essentiels pour Sarkozy que ceux des électeurs de premier tour de Le Pen. A cette aune, force est de constater que la campagne très à droite du président sortant se justifie par le souci de figurer au second tour ; en l'absence, il n'est pas impossible que la candidate de l'extrême-droite ait figuré au second tour.

 

Au final, le jeu reste ouvert. Bien malin qui pourrait dire aujourd'hui qui des deux finalistes l'emportera dans quinze jours. La campagne de second tour va être à l'évidence déterminante.

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