Un pluie de livres tous plus critiques les uns que les autres s'abat sur Jacques Chirac : à l'hagiographie sirupeuse consacrée à son prédécesseur succède un déchaînement à son encontre. Pour n'avoir jamais voté pour lui (même à la "dernière", oui... j'avais préalablement radié des listes électorales pour déménagement intempestif), je me sens fondé à apporter des éléments à sa défense.
Que Jacques Chirac ne soit pas le plus grand président de la Ve République... même loin de là, soit. Mais tout de même ! Il a peut-être été un homme politique et un maire de Paris retors et décontracté avec la lettre comme l'esprit de la loi, mais comme Président, rien à redire ! Pas d'affaires, pas de suicides à l'Elysée ou ailleurs, par de noyaux dénoyautés au profit de ses amis, pas d'attentats dans les ports de pays amis, pas de passé sulfureux. Et encore, peut-être surtout, des prises de position courageuses, fondatrice, marqué du sceau d'un vrai républicain, d'un authentique démocrate.
A l'inverse, sans même évoquer l'affaire de l'Observatoire, le sillage de François Mitterand président est marqué de toutes les infâmies : suicides d'un conseiller, d'un premier ministre, affaires politico-financières en tous genres, Irlandais de Vincennes, écoutes de l'Elysée (3 000 personnes écoutées pour masquer sa vie privée, incomparablement plus qu'au Chili à l'acmée de la dictature)... la liste serait longue.
Pourquoi cet écart de traitement ? La réponse vient des médias : Mitterrand a déployé un art consommé à se les attacher. Comment expliquer autrement que son passé de collaborateur (et oui Jacques Attali, vraiment un collabo) n'ait pas été révélé avant la fin de son second septennat ? Comment imaginer qu'il aurait pu être élu l'opinion le sachant ? Chirac n'a pas manqué ses deux mandats, il a mésestimé le poides des médias dans la formation des légendes.