L'intervention supposée de Nicolas Sarkozy pour faire muter le responsable de la sécurité en Corse à la suite de l'investissement de la maison de son ami Christian Clavier fait scandale. Comment est-ce possible qu'en République, en démocratie, en France quoi, le chef de l'Etat puisse confondre charge publique et relations privées ?
Ce qui est surprenant c'est la coïncidence de cette agitation médiatique avec le voyage du président de la République en Syrie, mettant ainsi fin à l'ostracisme dans lequel la France avait placé ce pays.
Pourquoi cette mise à l'écart ? Parce ce que le régime de Damas était soupçonné par le président de la République d'alors - Jacques Chirac - d'avoir commandité et/ou fait réaliser l'attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri, alors premier ministre du Liban.
Or, M. Hariri était un ami personnel de Jacques Chirac et ce dernier, contre toute logique diplomatique, a fait passé ses sentiments personnels avant les intérêts du pays qu'il dirigeait. La question est autrement plus lourde que le limogeage du premier flic de Corse puisque la Syrie est fortement soupçonnée d'être à l'instigation de certains des attentats qui ont frappé Paris dans le milieu des années 1980... période durant laquelle Jacques Chirac était premier ministre.
La confusion entre mission publique et intérêts privés est toujours de mise s'agissant de l'ancien président, qui demeure dans un appartement mis à sa disposition par la famille Hariri depuis la fin de son mandat.