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28 mars 2006 2 28 /03 /mars /2006 13:38

Lilian Thuram est un homme bien. Un footballeur de talent, une personnalité intelligente et attachante, un citoyen participant aux réflexions de son temps.

Il n'en reste pas moins que le discours qu'il tient sur la nécessité de briser les murs qui entourent les banlieues, "D'ouvrir les ghettos" pour reprendre ses propos publiés dans Le Monde du 25 mars, finissent par conduire à se demander si par delà sa parole publique les actes suivent. En d'autres termes, issu des quartiers qu'il veut désenclaver, qu'il dénonce comme abandonnés, stigmatisés par des intellectuels censément dévoyés (Finkelkraut par exemple), que fait-il pratiquement ?

Ces quartiers, décrits par lui comme délaissés, le sont peut-être parce qu'ils sont invivables ; s'il ne le sont pas, pourquoi ne pas retourner y vivre dès lors ? Notamment quand on s'appelle Lilian Thuram. Quel exemple ce serait ! Un enfant des quartiers professionnellement accompli, une star médiatique, revenant sur les lieux de son enfance, avec son épouse vaquant à ses occupations, ses enfants inscrits à l'école publique... après tout, c'est le quotidien de ceux qui y vivent actuellement. La démonstration serait alors apportée que tout ce qu'on raconte sur la tension, les incivilités, les violences, la peur, ne sont que fantasmes nourris par l'imprégnation des idées d'extrême-droite dans le discours politique.

Un autre geste significatif serait d'investir une partie de ses revenus dans des projets industriels et/ou commerciaux localisés dans des quartiers difficiles, ou en difficulté suivant les interprétations. Là encore, la valeur de l'exemple serait élevée : un champion sportif investissant son argent, c'est-à-dire le fruit de ses efforts, l'assurance d'une vie confortable pour son couple, ses enfants, sa famille, ce à quoi il doit particulièrement tenir comme chacun d'entre nous, une partie de ses revenus donc, investie en banlieue, dans des projets favorisant le dynamisme économique et l'emploi dans des quartiers qui en sont privés. Il serait trop facile, en effet, de stigmatiser les entrepreneurs qui hésitent à s'implanter dans les quartiers quand soi-même on en est issu et que l'on aurait la possibilité de le faire.

 

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commentaires

Z
Répugnant de démagogie !!!!! <br />  
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