30 décembre 2008
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L'opération qui vient d'être lancée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza appelle un certain nombre de remarques, mais doit au fond être prise pour ce qu'elle est : la seconde phase de la guerre d'ores et déjà engagée entre l'Iran et Israël.
L'obtention de l'arme atomique par la république islamique d'Iran ne vise pas à obtenir une parité stratégique avec Israël dans le but d'atteindre un équilibre régional mais à inactiver la supériorité militaire conventionnelle d'Israël tout en disposant de leviers d'actions non conventionnels - Hamas au sud et Hezbollah au nord - contre lesquels l'état hébreu serait dès lors désarmé.
La capacité de frappe sol-sol dont disposent les deux groupes extrêmistes constitue une arme de dissuasion et de représailles potentielles à la disposition de l'Iran. En cas d'attaque israélienne contre l'Iran, ce dernier pays comptait utiliser massivement cette tenaille pour contraindre l'état hébreu à cesser son attaque, ou tout au moins inciter sa population à l'exiger.
Quels enseignements peuvent dès lors être tirés de la situation actuelle ?
D'une part que le Hamas s'était doté d'un armement non négligeable qui dépasse de loin les roquettes dites "artisanales" qu'on nous présente préparées dans des arrières cuisines par des apprentis chimistes. Des charges de 40 à 50 kg envoyées à quarante kilomètres de distances sont de véritables armes de guerre conventionnelles. Ces équipements ont été acquis en dépit d'un "blocus" censément hermétique : on peut se demander quels types de missiles et surtout de charges seraient actuellement envoyés sur Israël si l'aéroport et le port de Gaza étaient en état de fonctionnement. Le Hamas s'était donc lancé sur la voie ouverte par le Hezbollah en comptant obtenir les mêmes résultats en cas d'affrontement avec Israël : une relative - très relative - inefficacité de Tsahal et un prestige renforcé.
Or on s'aperçoit désormais que la guerre du sud Liban menée à l'été 2006 n'a pas été le fiasco décrit : alors que le Hezbollah pourrait mettre à profit les affrontements à Gaza pour ouvrir un second front au nord d'Israël il s'est à l'inverse abstenu de toute initiative pratique, son leader Nasrallah se contentant d'appeller les Palestiniens à une nouvelle Intifada, et les Egyptiens à un coup d'Etat. En d'autres termes, la dissuasion israélienne au sud Liban est plutot sortie renforcée de la dernière guerre qu'amoindrie.
Autre observation, les préparatifs pour une attaque terrestre montrent que les leçons de 2006 ont été tirées et que les frappes aériennes ne sont plus considérées comme la panacée permettant de résoudre toute crise avec un ennemi non conventionnel. S'il y a une attaque au sol, cela voudra dire aussi que l'armée israélienne a réussi à trouver une réponse opérationnelle aux conditions de combat qui lui avaient été imposées au sud Liban, et dont le Hamas s'est inspiré.
Dernier point, la destruction des tunnels au sud de la bande de Gaza apporte une démonstration de la capacité israélienne à identifier et à détruire des installations enfouies.
Au total, l'Iran voit ses deux alliés - Hamas et Hezbollah - privés d'une partie de leur pouvoir de nuisance qui aurait pu entraver Israël dans sa détermination à l'attaquer ; la destruction de cibles enfouies semble être maîtrisée ; enfin le raid mené contre des installations pré-nucléaires en Syrie il y a huit mois a démontré aux yeux des décideurs iraniens que l'état hébreux était en mesure d'aveugler leur moyens d'alertes, les mêmes que ceux dont disposaient les Syriens.
Ces deux premiers volets de la guerre avec l'Iran sont sans nul doute les deux étapes préliminaires de l'affrontement inéluctable entre Israël et l'Iran, pour priver - sans doute définitivement - ce dernier pays de toute possibilité de franchir le seuil nucléaire militaire. Il n'est pas certain qu'il y en ait d'autres...
L'obtention de l'arme atomique par la république islamique d'Iran ne vise pas à obtenir une parité stratégique avec Israël dans le but d'atteindre un équilibre régional mais à inactiver la supériorité militaire conventionnelle d'Israël tout en disposant de leviers d'actions non conventionnels - Hamas au sud et Hezbollah au nord - contre lesquels l'état hébreu serait dès lors désarmé.
La capacité de frappe sol-sol dont disposent les deux groupes extrêmistes constitue une arme de dissuasion et de représailles potentielles à la disposition de l'Iran. En cas d'attaque israélienne contre l'Iran, ce dernier pays comptait utiliser massivement cette tenaille pour contraindre l'état hébreu à cesser son attaque, ou tout au moins inciter sa population à l'exiger.
Quels enseignements peuvent dès lors être tirés de la situation actuelle ?
D'une part que le Hamas s'était doté d'un armement non négligeable qui dépasse de loin les roquettes dites "artisanales" qu'on nous présente préparées dans des arrières cuisines par des apprentis chimistes. Des charges de 40 à 50 kg envoyées à quarante kilomètres de distances sont de véritables armes de guerre conventionnelles. Ces équipements ont été acquis en dépit d'un "blocus" censément hermétique : on peut se demander quels types de missiles et surtout de charges seraient actuellement envoyés sur Israël si l'aéroport et le port de Gaza étaient en état de fonctionnement. Le Hamas s'était donc lancé sur la voie ouverte par le Hezbollah en comptant obtenir les mêmes résultats en cas d'affrontement avec Israël : une relative - très relative - inefficacité de Tsahal et un prestige renforcé.
Or on s'aperçoit désormais que la guerre du sud Liban menée à l'été 2006 n'a pas été le fiasco décrit : alors que le Hezbollah pourrait mettre à profit les affrontements à Gaza pour ouvrir un second front au nord d'Israël il s'est à l'inverse abstenu de toute initiative pratique, son leader Nasrallah se contentant d'appeller les Palestiniens à une nouvelle Intifada, et les Egyptiens à un coup d'Etat. En d'autres termes, la dissuasion israélienne au sud Liban est plutot sortie renforcée de la dernière guerre qu'amoindrie.
Autre observation, les préparatifs pour une attaque terrestre montrent que les leçons de 2006 ont été tirées et que les frappes aériennes ne sont plus considérées comme la panacée permettant de résoudre toute crise avec un ennemi non conventionnel. S'il y a une attaque au sol, cela voudra dire aussi que l'armée israélienne a réussi à trouver une réponse opérationnelle aux conditions de combat qui lui avaient été imposées au sud Liban, et dont le Hamas s'est inspiré.
Dernier point, la destruction des tunnels au sud de la bande de Gaza apporte une démonstration de la capacité israélienne à identifier et à détruire des installations enfouies.
Au total, l'Iran voit ses deux alliés - Hamas et Hezbollah - privés d'une partie de leur pouvoir de nuisance qui aurait pu entraver Israël dans sa détermination à l'attaquer ; la destruction de cibles enfouies semble être maîtrisée ; enfin le raid mené contre des installations pré-nucléaires en Syrie il y a huit mois a démontré aux yeux des décideurs iraniens que l'état hébreux était en mesure d'aveugler leur moyens d'alertes, les mêmes que ceux dont disposaient les Syriens.
Ces deux premiers volets de la guerre avec l'Iran sont sans nul doute les deux étapes préliminaires de l'affrontement inéluctable entre Israël et l'Iran, pour priver - sans doute définitivement - ce dernier pays de toute possibilité de franchir le seuil nucléaire militaire. Il n'est pas certain qu'il y en ait d'autres...