La puissance politique considérable des médias peut se percevoir depuis un mois, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah. Jusqu'alors, le parti pris des organes français d'information (l'angle, selon leur jargon) était celui d'une victimisation des adversaires d'Israël, et d'une condamnation implicite ou explicite de ce dernier.
Mais entre-temps, un sondage conduit au niveau européen a révélé que l'opinion européenne considérait Israël comme le premier danger pour la paix mondiale ; les actes antisémites ont explosé ; Ilan Halimi a été torturé à mort. Les médias français se sont rendus compte que leur traitement de la guerre au sud Liban pouvait conduire à des débordements sans précédents. Dès lors, ils se sont appliqués à donner un compte rendu quoditiden de ce qui se passait des deux cotés. On s'est donc rendu compte pour la première fois que les Israéliens saignent, qu'ils pleurent, qu'il ont peur, qu'ils sont aussi constitués de femmes, d'enfants et de vieillards. Le résultat est qu'aucun incident lié de près ou de loin à ce conflit - rapporté en tout cas - n'est venu troublé l'été paisible 2006 en France.
On ne peux que se féliciter de ce traitement plutôt équilibré. En revanche, on doit s'inquiéter de la puissance des médias, de leur pouvoir incommensurble sur les esprits, de leur capacité à mettre l'accent sur tel ou tel événement, d'en accentuer une dimension plutôt qu'une autre.