Sylvain Cypel est journaliste au quodidien Le Monde depuis quelques années maintenant, où il tient le rôle disputé de Grand Inquisiteur et de démonisateur en chef d'Israël. Pas un écart, pas une turpitude qui ne lui échappe. L'affaire Finkielkraut, qui s'était imprudemment gaussé du pourcentage élevé de joueurs noirs dans l'équipe de France ? C'était lui. Les conséquences de la guerre au Liban cet été ? Encore lui ! La présentation de la guerre des six-jours dans le supplément du week end, où il nous apprend qu'Israël n'était pas menacé dans son existence en 1967 ? Toujours lui...
Cypel n'est pas correspondant du journal en Israël, ce qui le contraindrait inutilement à donner quelques informations objectives, et il n'en a aucunement besoin. Car, et cela explique tout, Sylvain Cypel connaît très bien le pays maudit (Le Monde nous précise même qu'il parle couramment l'hébreu), et pour cause : adolescent, il fut membre de mouvements de jeunesse sionistes, accomplit son alya (immigration) vers la terre promise, fut un haver (un camarade)...
Et de tout cela, il doit se croire désormais tenu d'expier, comme d'erreurs de jeunesse, d'un engagement délétère dont il conviendrait de se laver, de s'absoudre, de se flageller à longueur de colonne... Sylvain Cypel ou la haine de soi... Comme le disait Léon Poliakov à propos de l'antisémitisme : "L'origine de la haine, c'est la haine de l'origine", les Juifs sont haïs parce que ceux qui les haïssent souffrent de la filiation religieuse qui les mène au judaïsme, de là où en réalité ils sont issus. La haine de Cypel pour Israël, n'est tout bonnement que la haine qu'il porte à sa propre origine, la détestation d'un part indélébile de lui-même.
Cette haine de soi est terriblement judéo-chrétienne, si occidentale : qui a jamais lu, entendu, vu, un journaliste ou un commentateur d'origine musulmane et/ou arabe soutenir Israël ? Fustiger les errements des société arabes ? S'indigner du sort qui y est fait aux femmes ?