Ni gauche ni droite, voilà qui semble - provisoirement en tout cas - emballer une part non négligeable des français sondés : François Bayrou surfe sur ce slogan qui n'est pourtant pas vide de sens.
"Ni gauche ni droite, Français". C'était l'affirmation tonitruante de l'extrême-droite française il n'y a pas si longtemps. C'est aussi l'axiome du centrisme historique, celui de la quatrième république et de son instabilité institutionnelle. Pour paraphraser Winston Churchill, on pourrait dire que la Vème République est le pire des régimes pour la France à l'exception de tous les autres. C'est à elle qu'on doit la stabillité et l'alternance politiques. Les vieux démons du parlementarisme échevelé sont toujours présents en France : il n'est que de voir le nombre de candidats cherchant à se présenter à la prochaine échéance électorale.
Ni gauche ni droite, un slogan patelin et débonnaire ? Gentil comme tout et conciliant ? Sûrement pas. C'est l'honneur des politiques d'avancer découverts et d'assumer ce qu'ils sont. Depuis quelques années, on a semble-t-il perdu de vue que la démocratie c'est proposer un projet aux électeurs et, une fois élu, de le mettre en oeuvre. Pas de faire croire qu'on contentera tout le monde.