Ce matin, sur France Inter, une chronique de Bernard Guetta encore plus ébouriffante qu'à l'ordinaire. Il ne s'agit pas cette fois de nous décrypter les arcanes de telle ou telle dictature et de nous expliquer en quoi l'immobilisme est la solution la plus subtile et la plus pertinente. Non, ce matin, il attirait notre attention sur un arrêt de la Cour de Justice internationale de La Haye ayant qualifié de génocide le massacre de Srebrenica.
Pour bien nous faire comprendre que l'usage de ce mot est erroné (ce en quoi il a raison au passage), il nous dit que : "...un génocide est le meurtre d’un peuple, comme cela s'est produit au XXème siècle contre les Arméniens, les Juifs, les Tsiganes et les Hutus." Oui, les hutus... victimes d'un génocide. Vérification faite sur le site internet de France Inter (http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/geopolitique/), c'est bien des Hutus qu'a parlé Guetta.
Faut-il rappeler qu'au Rwanda, il y a un peu plus de dix ans, plus de 800 000 personnes - la quasi-totalité appartenant à l'ethnie des Tutsis - ont été massacrées, les meurtriers appartenant dans leur quasi totalité à l'ethnie des Hutus ? Depuis ce matin, aucune rectification apportée à cette énormité. En est-ce bien une au fond ? Dans l'obsession de réhabiliter l'intervention française au Rwanda, n'y a-t-il pas une forme de glissement freudien manifesté par cette incongruité ?