La ligne 6 du métro parisien (Nation/Charles de Gaulle Etoile) devient aérienne au passage de la station Bercy. On peut apercevoir, admirer pour certains, le Palais omnisport Paris Bercy (POPB), à l'architecture caractérisée par des toits en pente couverts d'herbe.
Le lecteur attentif du Canard Enchaîné ne peut s'empêcher de se rémémorer les commentaires de ce redoutable journal d'investigation faits durant le chantier de construction : erreurs multiples, manque de centimètres empêchant l'homologation par les ligues sportives nationales et internationales, experts en horticulture (si, si, ça existe...) affirmant l'impossibilité pour l'herbe de pousser dans de telles conditions, supputations multiples sur le gouffre financier qu'allait constituer ce nouveau projet pharaonique...
Or le succès du POPB ne s'est pas démenti : spectacles, concerts, tournois divers, de la neige, de l'eau, du ski, de la planche à voile... la liste est longue des activités accueillies, des salles combles. Qui pourrait aujourd'hui argumenter sérieusement sur l'échec du POPB ? A l'extérieur, le spectacle est original et tout aussi heureux : des pans entiers de gazons poussant dans des conditions extrêmes, comme une préfiguration des murs végétaux de Patrick Blanc, une revanche de la nature sur le béton.
Morale de l'anecdocte ? On aimerait voir dans le Canard Enchaîné un véritable hebdomadaire d'investigation, plutôt que le croisement surprenant entre l'émission Combien ça coûte animée par Jean-Pierre Pernaud et une feuille de choux d'extrême droite dénonçant à longueur de colonnes gachis éhontés, prévarication des élites, et pourriture du régime démocratique.