Le syndicat CFDT, généralement mieux inspiré, vient de déplorer l'installation de caisses automatiques dans les hypermarchés Auchan. L'argument invoqué porte sur les pertes d'emploi que provoquerait la généralisation d'une telle mesure.
Pourtant, le progrès technique conduirait ici à la disparition d'un des métiers les pires qui soient : désintérêt, maladies articulaires, stress, agressivité des clients, importance du temps passé sur le lieu de travail... rien ou presque ne vient égayer ou embellir cette activité professionnelle. Les caissières d'hypermarché sont certainement les véritables prolétaires de notre époque, les seules - ou les dernières - à subir encore une véritable exploitation. Pourquoi dès lors se récrier à la disparition programmée de ce travail ?
L'argument du chômage porte assez peu, le travail de caissière étant un emploi non qualifié : s'il n'est pas sûr que les personnes qui l'occupent puissent aisément retrouver un travail, il est en revanche certain que celles qui pourraient l'occuper auraient toute possibilité d'en occuper un autre, certainement moins dégradant que celui-là.