Patrick Poivre d'Arvor, qu'on ne présente plus, porte ostensiblement une cravate rose vif pour présenter le journal télévisé de 20h00 sur TF1, dès qu'il s'agit pour lui d'interroger des acteurs majeurs de la campagne électorale pour l'élection présidentielle - au premier rang desquels Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
PPDA a bien le droit de soutenir politiquement qui il veut - ouvertement, ou bien subliminalement comme il le fait en l'occurrence. La question est que son positionnement politique a toujours été au centre droit : giscardien il y a quelques décennies ; ami intime de Pierre Botton, le gendre de Michel Noir, ex-maire de Lyon - amitié qui lui coûta quelques désagréments judiciaires.
Comme PPDA est, par ailleurs, un séducteur invétéré, on est en droit de se demander si cette soudaine passion pour le centre gauche n'aurait pas comme fondement principal (si l'on ose dire) la beauté et le charme incontestables de Ségolène Royal. L'intérêt ainsi manifesté à la candidate durant sa dernière interview télévisée au 20h00 de TF1 étaient si pesant qu'elle en fût visiblement gênée, préférant adresser prioritairement ses réponses à François Bachy, journaliste également présent sur le plateau.
On peut difficilement imaginer pire service à rendre à la cause des femmes (parce qu'il y a effectivement une cause à défendre) que celle de donner son suffrage à une femme au motif qu'elle est une femme. C'est une injure faite à toutes celles qui, partout dans le monde, combattent pour faire admettre leurs compétences, leurs capacités, leur jugement. Golda Meïr ou Indira Gandhi ont respectivement dirigé Israël et l'Inde parce qu'elles étaient les personnalités politiques les plus marquantes de leur pays à leur époque, et pas parce qu'elles appartenaient au genre féminin.
Rappelons que Benazir Bhutto a dirigé, comme premier ministre, le Pakistan : l'un des Etats au monde où le sort de la femme est le moins enviable. A l'instar de ces prestigieuses devancières, elle a été élue à ce poste ni parce que ni en dépit du fait qu'elle est était une femme. C'est là un des marqueurs indéniables de la compétence.