Le changement climatique est devenu le sujet à la mode. Les mêmes ingénieurs météorologistes qui nous expliquaient, quinze ans auparavant, que la fin des saisons n'avaient rien à voir avec un quelconque déréglement du climat, agitent désormais le tocsin en nous promettant l'Apocalypse si l'on continue à se servir de l'électricité et à voyager en avion. Incapables de nous donner le temps qu'il fera dans quatre jours, ils nous décrivent au dixième de degré près le climat dans cent ans.
Le plus probable est que la température moyenne du globe va s'élever et que l'Homme, dans son génie, va trouver les solutions techniques et organisationnelles pour y faire face. Mieux encore, on peut imaginer que les défis technologiques soulevés seront source de richesse et d'emplois : les travaux publics rendus nécessaires par l'élévation des océans, à eux seuls, susciteront une activité sans pareil dans l'histoire de l'Humanité.
A se focaliser sur ce qui n'est pas un vrai problème, on se détourne de la catastrophe à l'oeuvre : la destruction du vivant sur notre planète. Ce n'est pas du réchauffement climatique que les espèces vivantes souffrent, c'est de la prédation humaine. L'exploitation dévastatrice des animaux par l'être humain laisse sans voix. A la souffrance sans limites infligée aux autres espèces vivantes, l'Homme surajoute la destruction programmée d'un part importante de la biodiversité. Cette tendance à l'oeuvre est sans retour : autant on pourra lutter contre l'élévation des températures, autant rien ne fera revenir des espèces disparues. La faune sauvage disparaît de la surface de la terre ; nous avons transformé les animaux en matière première ; seuls les animaux domestiques ont un sort enviable... en tout cas généralement.
L'Homme est prétendument à la recherche de la vie dans l'univers, mais pour quoi faire ? Si, demain, on découvrait une planète peuplée de chiens, de chats, ou de perroquets, ce serait une découverte tonitruante pour la science, mais que ferait-on ? Comment communiquerait-on ? Nous sommes tellement habitués à asservir le vivant que nous n'envisageons même pas d'imaginer les moyens de communiquer avec lui. Les tentatives de dialogue avec les grands singes sont une caricature de cette incapacité : apprendre le langage de signes ou habituer des chimpanzés à appuyer sur des touches marquées de représentation de fruits, peut-on raisonnablement dénommer cela de la communication ? Toutes les explications avancées depuis des siècles vont dans le même sens : les animaux ne cherchent pas à communiquer (quand ils sont considérés comme des êtres vivants), ils sont territoriaux, agraires, en meutes, solitaires... tout ce qu'on veut mais pas sujet d'une communication possible. Mais a-t-on jamais cherché à réellement communiquer avec eux ? Qui a dit que " Se mettre en relation avec " (définition du terme communiquer) devait passer par le langage articulé ? Avant que de se lancer à la recherche d'espèces vivantes dans le cosmos, l'Homme devrait s'entraîner à vivre, et à laisser vivre, celles de la terre. Sauf à imaginer que la conquête spatiale n'a d'autres visées que l'exploitation de l'univers à l'image de l'exploitation dévastatrice de notre planète.