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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 18:56

A l'heure où une nouvelle équipe gouvernementale va s'installer en France et où le nouveau président de la République imprime son volontarisme en Europe, il n'est pas inutile de s'interroger quant aux orientations à donner à la construction européenne en matière de défense.

A la tête des affaires du monde, l'Europe l'a entraîné par deux fois dans une guerre mondiale. Aujourd'hui notre continent est un havre de paix - en grande partie grâce au processus politique d'unification mais aussi, et surtout, grâce au bouclier militaire américain, n'en déplaise aux contempteurs compulsifs de ce pays. C'est parce que les Etats-Unis ont fait savoir à l'ex-URSS que l'OTAN (c'est-à-dire eux) interviendrait au premier franchissement de frontière d'un de ses membres que l'Europe s'est reconstruite et est demeurée libre de son destin. Du jour où la France a voulu sortir du commandement intégré de l'OTAN, les Etats-Unis ont retiré leurs troupes et fermé leurs bases présentes sur le territoire national.

Aujourd'hui, alors que la Russie manifeste des vélléités hégémoniques chaque jour un peu plus affirmées, un courant d'opinion voudrait que la construction politique et économique de l'Europe ait comme corollaire une défense commune. Or les positions des membre de l'Union, leurs liens différenciés, leur passé, leur culture, de même que le traumatisme des guerres passées, inclinent à penser que l'Europe n'est pas à même de s'affirmer dans ce domaine. Oh, certes, sur la forme, une défense commune pourrait être mise sur pied : armes, soldats, systèmes, pourraient - sous réserve d'un effort budgétaire considérable - atteindre le seuil d'efficacité. La question demeure de la volonté politique : disposer d'une force de défense, c'est être aussi en mesure de l'engager, d'en avoir la volonté et la possibilité politiques.

Pour l'heure, l'Europe s'est surtout manifestée par des positions timorées au niveau international. Pour reprendre les propos de Robert Kagan (La puissance et la faiblesse. Les Etats-Unis et l'Europe dans le nouvel ordre mondial, Plon, 2003), l'Europe a "théorisé sa faiblesse", excipant d'une approche subtile et mesurée pour justifier son incapacité à agir. Le pire, toujours selon Kagan, serait que l'Europe fasse semblant d'avoir une défense et que les Etats-Unis fasse semblant d'y croire. La dangerosité des relations internationales va s'accroître ; ce n'est pas l'heure de fonder une armée d'opérette mais bien de resserrer les rangs avec nos alliés traditionnels afin de défendre nos valeurs communes. 

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commentaires

P
Bonjour Robert,<br /> Deux Robert avec une tête bien remplie dans le même article...Je ne sais pas si je vais pouvoir suivre(-;<br /> Nan pour une fois je ne réagirais pas, je me contenterais de lire et de réfléchir dans mon coin....<br /> Passes une bonne journée, Amicalement<br />  
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