Dans ces temps troublés, où chacun perd ses repères sous l'effet de la complexité croissante des problèmes, des enjeux, des solutions à apporter, il est réconfortant de constater à quel point l'action d'un seul homme peut modifier le cours de l'histoire. Nicolas Hulot est de ceux-là.
Le premier gouvernement nommé par Nicolas Sarkozy comprend un poste de ministre d'Etat chargé de l'écologie et du développement durable, dirigé de surcroît par un politique expérimenté, Alain Juppé. Tout naturellement, les médias se sont tournés vers Nicolas Hulot pour connaître son sentiment. Et ce dernier, en toute modestie, a bien volontiers reconnu que sans son action - paisible mais persévérante - une telle évolution n'aurait pas eu lieu. Dit autrement, la menace de sa candidature a porté ses fruits ; en l'absence, la préoccupation environnementale n'aurait toujours pas droit de cité au plus haut niveau de l'Etat.
Il est juste que la contribution éminente de Nicolas Hulot dans la prise de conscience écologique soit ainsi sanctifiée : il est bien évident que le sommet de la terre - organisé par Alain Juppé à Paris -, les réunions et les rapports du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le film crépusculaire d'Al Gore, les mesures de la température moyenne annuelle à la hausse, le rapport Stern sur le coût du réchauffement climatique... rien de tout cela n'aurait pu influencer le nouveau pouvoir en France. Il n'y avait que l'intervention de Nicolas Hulot pour changer le cours de l'histoire.
Il ne faut pas que cet homme d'influence s'arrête en si bon chemin : prions qu'il se lance sur le chemin planétaire pour faire basculer, les uns après les autres, les gouvernements du monde sur le chemin de la sagesse ; et, quand il aura accompli ce Grand oeuvre, il pourra alors s'attaquer à la misère, la maladie, la mort, la faim, la tristesse... tous les grands enjeux du destin humain, en somme, qui n'attendaient qu'un homme providentiel pour être résolus.