Les échos journalistiques qui entourent le film Lady Chatterley forment l'illustration saisissante des dérives du pouvoir médiatique. Voilà un film d'un manque d'intérêt qui stupéfie le spectateur : longue, vide, anachronique, la version passée dans les salles a barbé tous les gogos qui se sont laissés attrapés par les critiques élogieuses.
Car voilà le mystère, ce film a été encensée par la critique. Cette régurgitation de fantasmes d 'adolescent des années 1960 a séduit les professionnels du commentaire pour les mêmes raisons qui ont pétrifié ceux qui acquittent leur place : la lenteur et l'ennui.
C'est la raison pour laquelle, apprendre l'existence d'une version longue ne peut que frapper de stupeur ceux qui ont déjà enduré la version "courte". Il faudrait faire une enquête par sondage après la projection des deux parties sur Arte : qui, honnêtement... franchement... oui, vraiment, qui a réellement pu assister au pensum jusqu'au bout ?
Le plus incroyable encore, est que la réalisatrice - Pascale Ferran - s'est indignée lors de la dernière cérémonie des Césars de l'absence de soutien et de subventions dont souffrent les films comme le sien. C'est soit faire preuve d'un culot monstre, soit d'aveuglement. Le cinéma français est justement affligé de ces productions cinématographiques qui n'ont pas besoin de spectateurs, ayant atteint leur équilibre financier avant même que d'être sorti. Avec les subventions publiques et le soutien des chaînes de télévision, la présence du spectateur dans les salles de cinéma devient superfétatoire. Sans un battage médiatique éhonté, Lady Chatterley n'aurait fait que quelques milliers d'entrée payantes ; Pascale Ferran devrait plutôt s'en féliciter que de se plaindre encore du manque de soutien qu'elle aurait prétendument subi.