Le flottement de l'équipe gouvernementale et l'érosion rapide et marquée de la confiance accordée au président de la République récemment élu conduise à s'interroger sur la pérennité sur cinq ans de la légitimité récemment obtenue par le suffrage universel.
L'exemple qui vient à l 'esprit est celui de Jacques Chirac - qui, à l'instar de François Hollande - récemment élu en 1995 avait conduit une politique à rebours des engagements pris durant sa campagne électorale. La perte de légitimité l'avait conduit à dissoudre l'Assemblée nationale en 1997 et provoquer de nouvelles élections législatives.
François Hollande, qui a bâti son élection sur le rejet de Nicolas Sarkozy, son prédécesseur, a commis l'imprudence durant sa campagne électorale, de laisser un flotter un parfum de 1981, de "tout est possible" ; sans jamais prendre d'engagement, il a envoyé des messages subliminaux laissant à penser que la crise économique relevait de la gestion du président sortant. La contradiction dans laquelle il s'est enfermé risque de la conduire, à moyen terme, à être contraint de ressourcer sa légitimité par le suffrage universel.