L'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis d'Amérique a suscité un flot de commentaires prédictifs, les uns lui promettant une place dans l'histoire digne de John Fitzgerald Kennedy (fin tragique mise à part), les autres avertissant qu'il se réservait une présidence à la Jimmy Carter, marquée par un recul sans précédent de l'influence américaine dans le monde.
Force est de constater que le président américain a, dès le début de son mandat, fait l'objet d'une hagiographie dont le point d'orgue fut l'attribution du prix Nobel de la paix. Quoiqu'il réussisse ou qu'il échoue, Obama est d'ores et déjà entré dans l'histoire.
Cela ne dispense pas pour autant d'observer sa présidence en cours, tout particulièrement à la lumière de celle de Jimmy Carter, tant les similitudes géopolitiques sont saisissantes.
Barack Obama s'est donné comme mission fondamentale de sa présidence le rapprochement avec le monde arabe, exprimé spectaculairement dans son discours du Caire du 4 juin 2009, et dans la pression mise sur Israël pour l'obtention de concession destinées, selon lui, à finaliser un accord de paix entre Palestiniens et Israéliens.
Or, si sa présidence est marquée par les soulèvements iraniens, tunisiens, et maintenant égyptiens, on doit constater que la dictature iranienne est toujours en place, menacant au premier chef les régimes arabes modérés, et que - au contraire - deux régimes parmi les plus stables du monde arabe, la Tunisie et l'Egypte, sont en proie à une agitation politique et sociale dont nul ne peut prédire les développements.
Rappelons que l'instauration d'une théocratie en Iran s'est faite à partir d'une révolution populaire qui a renversé le Chah, à la fois dictateur et promoteur d'une modernité pour son pays ; surtout, cette révolution s'est opérée sous la présidence de Jimmy Carter qui avait fait des droits de l'homme et de la promotion de la démocratie son cheval de bataille.
Renversement d'un dictateur, promotion de la démocratie, accession d'islamistes radicaux au pouvoir... espérons que le précédent iranien, accompli sous une présidence inspirée par une idéologie similaire à celle de Barack Obama, ne conduise pas - au moins s'agissant de l'Egypte - au même résultat.
La menace iranienne, toujours présente, conjuguée à la prise de contrôle de facto du Liban par le Hezbollah, et à l'éventuelle accession des Frères musulmans au pouvoir en Egypte, formerait une menace sans précédent pour la paix du monde.