La diffusion, par organes de presse interposés, des télégrammes d'ambassades américaines obtenus par Wikileaks montrent tout à la fois le caractère universel de la diplomatie américaine, qui ne peut ignorer aucune partie du monde, et la culture de la transparence de l'information qui caractérise cette société.
Surtout, s'agissant du Proche-Orient, et tout particulièrement de la course à l'accession à l'arme nucléaire dans laquelle l'Iran s'est engagée, les remontées d'information en provenance des ambassades américaine des principaux pays arabes et du Golfe montrent une saisissante conjonction d'intérêts entre Israël et ces derniers. Plus encore qu'Israël, qui est en train de parachever un bouclier anti-missile quasi-hermétique, les pays arabes sunnites craignent par-dessus tout que l'Iran - pays chiite - accède au statut de puissance nucléraire, obtenant par là tout à la fois une capacité de frappe terriblement destructrice et une arme de dissuasion à l'abri de laquelle elle pourrait mener en toute impunité des opérations de destabilisation de ces régimes.
Alors que les médias, notamment français, brodaient sur l'isolement d'Israël sur la scène internationale depuis l'opération "Plomb durçi" menée à Gaza fin 2008 et la reprise récente des constructions aux alentours de Jérusalem Est, on voit - tout au contraire - que l'Etat juif n'a jamais autant intégré à son environnement. Israël et les pays arabes sunnites sont des alliés objectifs dans la lutte pour empêcher l'Iran de franchir le seuil atomique ; l'agence de presse israélienne Metula News Agency avance que cette convergence a largement dépassé la simple conjonction d'intérêts pour atteindre une imbrication opérationnelle qui verrait des forces israélienne pré-positionnées y compris en Arabie saoudite en prévision d'une action militaire contre l'Iran.