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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 10:43

La visite du premier ministre japonais, Shinzo Abe, au sanctuaire Yasukuni - où, parmi des centaines de milliers de soldats morts pour le Japon, sont enterrées les dépouilles de criminels de guerre japonais - a passé aux yeux de la plupart des commentateurs, sinon de la totalité, pour une provocation d'inspiration nationaliste.

 

La Chine et la Corée du sud, qui ont eu à souffrir de l'occupation et des exactions de l'armée japonaise durant la seconde guerre mondiale, se sont indignées de ce qu'elles ont dénoncé comme une résurgence de la propension militariste d'une partie de la classe politique japonaise.

 

Une autre interprétation doit pourtant être proposée, notamment en référence aux propos de Shinzo Abe qui, à l'issue de cette visite, a rappelé sa « détermination à ce que personne ne souffre à nouveau de la guerre ». Face à l'impérialisme chinois dans le pacifique ouest et, surtout, en mer de Chine - revendication territoriale sur Taïwan, sur l'archipel de Senkaku, extension de la zone aérienne d'identification - il est possible, et sans doute probable, que le Japon, par la posture de son premier ministre, ait rappelé à la Chine qu'il n'y a pas si longtemps, quelques décennies, la guerre a sévi en mer de Chine, bien avant que la seconde mondiale n'éclate.

 

Shinzo Abe a, incidemment, mis sur le devant de la scène internationale la mémoire du passé, certes militariste du Japon, mais aussi celui de sa puissance militaire, rappelant en filigrance que si le Japon demeure un Etat officiellement sans armée, ses forces d'autodéfense forme de facto une force militaire à ne pas prendre à la légère.

 

C'est dans cette perspective qu'il faut se remémorer que le même Shinzo Abe, toujours en tant que premier ministre, a envisagé la possibilité d'une révision de la constitution japonaise - tout particulièrement son article 9 - qui fait du Japon une nation démilitarisée, donc officiellement sans armée, qui renonce à la guerre dans ses rapports avec les autres Etats, notament limitrophes - afin de pouvoir se doter officiellement de forces militaires.

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