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Articles RÉCents

12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 21:40

Une nouvelle fois, une affaire d'euthanasie jugée devant les tribunaux vient nous rappeler l'échéance glacante de la fin de la vie et de sa prise en charge sociale.

Encore une fois, des gens pétris jusqu'à l'écoeurement d'intentions pures et louables (de celles qui président généralement aux plus grandes horreurs) ont abrégé l'existence d'une personne au motif que cette dernière l'aurait (ça reste à prouver) demandé. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin pourrait-on se dire... Quelqu'un a envie de se suicider mais répugne au passage à l'acte ? Qu'à cela ne tienne, il n'y a qu'à l'aider...

Plus sérieusement, la question de l'euthanasie soulève deux questions majeures, l'une organisationnelle si l'on ose dire, l'autre éthique. Les réflexions sur l'abrègement de la fin de la vie ne pourront être audibles que le jour où la prise en charge de la douleur sera généralisée dans les établissements de santé, dotés alors d'équipes mobiles de soins palliatifs. C'est souvent une douleur insupportable qui conduit les patients à demander que l'on mette fin à leurs souffrances. Convenablement traités contre la douleur, ils retrouvent goût à l'existence.

La question éthique est celle de la légitimité : abréger l'existence d'un être vivant, mais au nom de quel droit ? Derrière l'argument de la souffrance du patient c'est fréquemment la lassitude des familles qui se profile... dans le meilleur des cas. Lassitudes des proches et des familles : le plus terrible dans la maladie est qu'à durer elle finit par susciter irritation, envie d'en finir et culpabilité chez les êtres aimés de celui ou celle qui souffre. Tout ceci dans le meilleur des cas, si l'on peut dire. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : l'euthanasie légalisée serait la porte ouverte à toutes les dérives successorales. Il suffit de lire ou de relire Le Horla de Maupassant, la description sinistre et criante de vérité des héritiers se grimant et poussant des cris dans la chambre d'une vieille agonisante pour la faire passer de vie à trépas dans l'impatience de posséder son maigre magot.

Cela veut-il dire pour autant qu'il n'est pas des situations où l'abrègement de l'existence peut être justifié ? Les seules réponses à cette terrible question ne peuvent être que collectives, associant patients, familles et soignants - la décision devant revenir à ces derniers, tout aussi collectivement. Toute décision individuelle en la matière devrait continuer à relever des Assises.

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commentaires

V
Incroyable.... <br /> Vous ne vous excusez même pas !?! Mais c'est vous qui faites du "Café du Commerce" !!!! L'avantage d'Internet est de pouvoir se renseigner,  l'information est si facilement accessible. Vous accusez quand même 2 personnes d'avoir sous prétexte de bons sentiments, et probablement contre l'avis de la famille d'avoir tué une tierce personne.... Or la Justice qui a, elle, examiné les tenants et les aboutissants de cette histoire, le soutien apporté par la famille, les équipes médicales à ces 2 femmes vous contre-disent. Et ce qui est insupportable  ce sont à la fois vos "certitudes" mais aussi votre capacité à intellectualiser ce qui en fait ne relève que d'une conversation de comptoir....<br /> Mon choix n'est pas forcément de n'aller lire sur internet que les sites qui partagent mes avis.... Cela m'interesse autant d'essayer de contre balancer certaines idées !!!
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E
Mais c'est grave ce que vous écrivez.... Faites preuve d'honneteté intellectuelle....<br /> D'abord ce que vous écrivez sur ce médecin et cette infirmière est pour le moment diffamant pour elles ! Elles sont en train d'être jugées ! Et ne doutons pas que si leur motivations sont malsaines elles seront condamnées. Il est juste quand même à noter que tous les compte rendu d'audience montrent qu'elles n'ont pas pris cette décision seule, que la famille et la patiente et le corps médical semblent en accord !<br /> Mais encore une fois peu importe ! Il est absolument scandaleux que vous vous permettiez de porter un jugement (qui n'est ni plus ni moins de la diffamation) sur des gens que vous ne connaissez pas dans le cadre d'une affaire qui vous est étrangère et via un média comme internet (accessible à tous !)<br /> Un peu de déontologie !!! C'est dégueulasse ce que vous faites ! Imaginer une seule seconde qu'elles soient acquittées voire condamnées par principe !
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R
Si l'on souhaite ne porter de jugements que sur les gens et les situations que l'on connaît personnellement, il vaut mieux se rendre dans son bistrot favori que d'aller sur internet. Accessoirement, on peut s'interroger sur l'intérêt que certaines personnes éprouvent à visiter des sites dont le contenu les rebutent... non ?
P
Bonsoir, Sujet fort délicat effectivement, j'ai pu m'apercevor que c'est plus que tabou. Pendant un stage en gériatrie. Quand on essaye d'aborder le sujet, les conversations se dirigent vers des choses plus anodines... Mais quand on voit les personnes souffrir tous les jours 24h/24, que leurs jours sont comptés la question peut se poser doit on l'aider à partir ou pas?? Honnêtement je penses que oui, mais il faut que cela soit vraiment hyper cadré, que la loi appuie les médecins, infirmières etc...Nous en sommes bien loin, des procès pour des euthanasies nous en verrons encore et encore... Bonne fin de journée, Pivoine
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