Les pronostics quant au nombre de députés que le nouveau parti de François Bayrou - le Mouvement démocrate - pourrait obtenir dans la nouvelle assemblée élue au soir du 17 juin font rétrospectivement froid dans le dos.
Voilà un candidat, auquel plusieurs sondages effectués durant la campagne présidentielle donnaient la possibilité d'être élu président de la République, qui se serait trouvé en situation d'obtenir de 0 à 8 députés. Il est probable qu'élu, un mouvement aurait conduit à ce qu'il en obtienne davantage, mais rien n'aurait été en mesure de faire passer son soutien parlementaire de 29 à 239 députés, la majorité à l'Assemblée nationale. L'élection de François Bayrou, c'est désormais confirmé, aurait conduit à une crise de régime avec un président élu ne disposant pas d'une majorité parlementaire pour faire passer ses textes de loi.
Il serait facile d'ironiser sur les économies que le Mouvement démocrate va faire en termes de location d'espaces pour réunir ses membres et le fair play doit interdire toute allusion aux cabines téléphoniques. On peut toutefois s'interroger sur le sens de l'abréviation du nom du nouveau parti : le Modem, comme MOuvement DEMocrate. En informatique, le Modem est l'acronyme de modulateur/démodulateur, c'est-à-dire un dispositif de codage et décodage destiné à relier des dispositifs fonctionnant en analogique et d'autres en numérique. Un Modem n'est donc qu'un dispositif de traduction des données. Est-ce donc cela l'objectif du nouveau parti de François Bayrou ? Traduire les mêmes idées en des langages différents pour faire croire à une évolution ?