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Articles RÉCents

17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 18:32

Il n'est pas nécessaire de maîtriser la divination ou être un expert du marc de café et de la boule de cristal pour avancer un pronostic quant aux résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Notons au passage que la règle institutionnelle n'oblige pas à un second tour comme le laissent supposer les commentaires sur le sujet : il suffit qu'un candidat recueille la majorité des suffrages exprimés dès le premier tour pour qu'il soit élu. Dans la pratique ce n'est jamais le cas et il y a "ballotage" (curieux que ce terme ne soit plus du tout employé) entre les deux candidats les mieux placés, ce qui donne lieu au second tour.

Les résultats, donc, du premier tour... Il y a fort à parier que Nicolas Sarkozy sera l'un des deux candidats qui aura recueillit le plus de suffrage, et sera qualifié pour le second tour. Le second candidat figurant au second tour sera une candidate : en dépit de la campagne sans queue ni tête qu'elle a menée, Ségolène Royal va bénéficier de la cristallisation naturelle des suffrages autour du socle de voix de la gauche. On peut même supposer que les électeurs de gauche, encore traumatisés (on le serait à moins) par l'absence de leur candidat au second tour de l'élection présidentielle de 2002, se mobiliseront fortement pour elle. Il n'est pas impossible, même, que Ségolène Royal devance Nicolas Sarkozy au premier tour. C'est également la mobilisation des électeurs de gauche - qui a tant fait défaut à Lionel Jospin - qui expliquera le score relativement médiocre établit cette fois par Jean-Marie Le Pen.

Quant à François Bayrou, en dépit de la bulle médiatico-sondagière qui le porte actuellement (et qu'il a su fort habilement susciter), ses résultats seront très inférieurs à ceux que lui prédisent les sondages. Le niveau actuel d'intentions de vote dont il bénéficie n'est que le reflet de la réticence d'une part des électeurs de gauche provoquée par la personnalité de Ségolène Royal. Cette réticence s'effacera au moment du vote, en grande partie pour éviter la réitération du 21 avril 2002. François Bayrou se retrouvera donc un peu au-dessus de l'étiage qui est le sien et celui de la formation politique qu'il dirige : en 2002, il a obtenu 6,84 % des suffrages ; en 2007, il est bien possible que moins de 10 % des suffrages se portent sur son nom, de 8 % à 9 % peut-être.

 

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17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 10:53

Le débat sur l'inflation, toujours très à vif dans la société française, a pris une dimension nouvelle avec l'introduction de l'euro en valeur "faciale". Il faut en effet rappeler que, durant une période transitoire, l'euro a été la monnaie commune européenne sans que les monnaies nationales ne soient remplacées par les billets et les pièces que l'on utilise aujourd'hui. En d'autres termes, on avait les avantages - incontestables - de l'euro, sans les inconvénients... tout aussi incontestables, surtout en France où jongler avec une parité de 6,55957 n'est pas facile tous les jours !

Le remplacement, donc, des monnaies nationales par l'euro a provoqué une élévation marquée des prix, chacun a de nombreux exemples à sa disposition pour en attester, et il suffit de faire soi-même ses courses pour facilement s'en rendre compte. Pourtant, les autorités monétaires, en l'occurrence la Banque centrale européenne et son inénarable président, Jean-Claude Trichet, nous affirment que non, pas du tout, les prix n'ont pas augmenté autant qu'on veut bien le croire. En premier lieu on se demande bien pourquoi dès lors les taux d'intérêt de la BCE sont plus élevés que dans la zone yen ou la zone dollar. En second lieu, il faut peut-être s'arrêter sur la façon dont l'inflation est mesurée.

La différence entre inflation "ressentie" et inflation "réelle" vient de la façon dont est calculé l'indice des prix, dont l'inflation reflète l'évolution. L'indice des prix calculé par l'INSEE est fondé sur le suivi d'un panier de biens qui agrège des produits de consommation courante, comme l'alimentation, et des produits de consommation moins courante, s'il l'on ose dire, comme les ordinateurs. Les experts de l'inflation sous contrôle nous disent donc que les béotiens que nous sommes se focalisent sur l'alimentation sans voir que les autres produits du panier ont, eux, très peu augmenté... quand ils n'ont pas baissé pour certains. C'est sans doute vrai, mais encore faudrait-il que l'augmentation des prix de l'alimentation soit bien évaluée.

En effet, le prix réel d'un produit est constitué par l'argent versé pour son acquisition et le volume du produit acheté : si l'on achète un euro les 100 grammes de riz, le prix relatif aura augmenté si l'on paye toujours un euro mais pour 90 grammes de riz. Or, et nous sommes très nombreux à l'avoir constaté, le volume de certains produits s'est réduit cependant que leur coût augmentait. L'accroissement réel des prix est donc supérieur à ce qu'indique l'évolution du prix nominal.

L'indice des prix étant bien fait, cette modification devrait être prévue : le panier servant à son calcul est régulièrement ajusté pour tenir compte du progrès technique, de l'apparition de nouveaux produits ou de la disparition d'anciens. Il y a peu de chance, en revanche, que "l'amaigrissement" de certains produits toujours consommés soit mesuré.

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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 12:44

A l'échéance de sa carrière politique, au plus haut niveau en tout cas, il faut rendre justice à Jacques Chirac de son honnêteté... en tant que président de la République en tout cas.

Au jugement de l'histoire, Chirac ne figurera sans doute pas au Panthéon des hommes politiques les plus désintéressés : les instructions pendantes devant la justice, relatives à la période où il était maire de Paris, sont là pour le rappeler. Mais sa présidence de douze ans restera comme l'une des plus paisibles et des plus honnêtes, de la Vème République tout au moins : pas d'assassinats, pas de suicides, pas d'affaires, pas de chantiers pharaoniques, durant son septennat et son quinquennat.

L'image qu'on véhicule de lui - et qui risque de rester - est celle d'un "super-menteur", d'une malhonnêteté insigne. Paradoxalement, ses prédécesseurs ne sont pas affublés de cette image déplorable alors que leur présidence a été entachée d'affaires autrement plus graves que les frais de bouche du président actuel. En dépit du "suicide" de Robert Boulin sous Giscard, de ceux de Pierre Bérégovoy et de François de Grossouvre, trouvé mort à l'Elysée sous Mitterrand, du Raimbow Warrior, des Irlandais de Vincennes... c'est à Chirac qu'on fait le procès de l'indignité. Il faut sans doute y voir sa moindre maîtrise dans la gestion des médias comparée à la maestria de ses prédécesseurs en la matière.

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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 10:21

Depuis quelques semaines, l'observateur attentif de la campagne présidentielle (il paraît que nous sommes très nombreux cette fois) s'étonne de la pause constatée dans les joutes entre principaux candidats. Sur les chaînes de télévision et les antennes de radio, ce n'est plus que la litanie des petits candidats qui viennent, chacun pour sa boutique, nous expliquer qu'ils n'ont aucune chance d'être élus mais qu'en revanche ils veulent bien témoigner.

Chasse, pêche, vélo, semences, travailleurs, travailleuses, bureaux de poste et bistrots... nous sommes abreuvés de revendications catégorielles cependant que les candidats éligibles, les seuls à porter (en principe...) un projet global et cohérent de société, sont inaudibles. Non seulement, cette fois, aucun débat ne met en présence les candidats - ce qui s'est produit par le passé, quoiqu'on en dise - mais l'affrontement idéologique, fondateur de la démocratie, est escamoté ou tourné en ridicule, comme s'il fallait avoir honte de débattre des choix de société pour les cinq ans à venir.

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13 avril 2007 5 13 /04 /avril /2007 09:59

Le correspondant de France Inter en Irak livre ponctuellement des papiers d'une précision remarquable sur les tenants et les aboutissants de ce qui se passe dans ce pays, notamment à Bagdad. Ce matin même, commentant l'attentat contre le bâtiment du Parlement irakien, il nous rapportait les dernières rumeurs concernant l'identité du kamikaze : le garde du corps d'un député, ou bien le nouveau gérant de la cafétaria. Du reportage de terrain donc, glâné au plus près de la réalité.

Le problème est que le dit-correspondant conclut tout ses reportages en donnant le nom de la ville d'où il est émit, en l'occurrence Amman. Il n'est pas besoin d'être agrégé de géographie pour se rendre compte qu'Amman n'est pas située en Irak mais bien en Jordanie.

On pourra toujours objecter que les conditions de sécurité sont bien meilleures à Amman qu'à Bagdad, que le journaliste peut faire des trajets éclairs entre les deux capitales, il reste que la distance de plusieurs centaines de kilomètres, dans des conditions autrement difficiles qu'un trajet sur les autoroutes hexagonales, vient en contradiction avec la tonalité des reportages, la précision des "informations" données à l'auditeur. On ne peut s'empêcher de songer aux films de Jean Yanne, brocardant les correspondants de guerre qui enregistrent leur reportage "sur le vif" autour des piscines des grands hôtels.

Soit Radio France envoie des correspondants au coeur de l'action, avec les risques que cela implique, soit elle n'en envoie pas. A quoi cela rime-t-il de critiquer les journalistes anglo-saxons, la déontologie de leur approche du métier, au motif qu'ils collent aux troupes sur place, ou bien se font protéger par des mercenaires, si c'est pour envoyer de Jordanie des reportages consacrés à l'Irak ? C'est la pertinence même du rôle du correspondant qui est mise en cause. Jusqu'à preuve du contraire, les équipes anglo-saxonnes de journalistes - de télévision et américaines en particulier - sont présentes au coeur de Bagdad, diffusent une information en temps réel et puisée sur place, sans qu'aucun journaliste ne se soit fait enlever. Et dire que les mêmes s'indignaient il y a peu parce que TF1 avait dissout son service "Etranger"...

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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 11:25

Comme à l'accoutumée, dès qu'il se sent en perte de vitesse et souhaite ramener l'agitation médiatique vers lui, il suffit à Jean-Marie Le Pen de proférer quelques propos délétères pour se remettre dans le jeu. C'est imparable : les bonnes âmes - sincères, peu sincères ou pas sincères du tout - s'emparent du sujet, trop contentes de trouver enfin un enjeu simple à propos duquel s'indigner sans craindre de se tromper et d'être démenti après coup.

Le problème est que les derniers propos de M. Le Pen sur sur le manque de "terroir" de Nicolas Sarkozy ont été tenus in extenso à propos de Dominique Strauss-Kahn durant la primaire socialiste de l'automne 2006 sans que personne n'y trouve à redire. Par la droite ? L'extrême droite ? Non, par Edith Cresson justifiant son soutien à Ségolène Royal et affirmant que si elle aimait bien DSK, et avais même contribué à le faire accéder à des fonctions gouvernementales, non, décidément, il appartenait moins au paysage français que Ségolène Royal...

Les mêmes, donc, qui s'indignent aujourd'hui du racisme des éructations lepénistes ne voyaient rien à redire aux mêmes propos tenus dans les rang du parti du progrès et de la justice sociale, par l'un des ses membres éminents.

Morale de l'histoire ? En premier lieu, racisme et antisémitisme ne sont l'apanage - hélas - d'aucun camp. En second lieu, les propos nauséabonds tenus par des anciens premiers ministres ne font pas l'objet de la même attention médiatique : ceux d'E. Cresson ne sont pas loin de "valoir" pourtant ceux de Raymond Barre sur le lobby juif et les Français innocents blessés lors de l'attentat de la rue de Copernic.

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9 avril 2007 1 09 /04 /avril /2007 19:14

L'Europe, bien absente de la campagne électorale actuelle, fait l'objet d'une profonde remise en question sous l'effet des élargissements successifs. Sa géographie - qui ne semblait pas avoir soulevé de problèmes particuliers jusqu'alors - est invoquée par les opposants à l'intégration de la Turquie.

Or un simple coup d'oeil sur une mappemonde permet de relativiser l'argument géographique. L'extrême Est de l'Union européenne est tracé par le 30ème méridien, qui longe la frontière entre la Finlande et la Russie. Si on la prolonge vers le Sud, cette frontière de l'Europe institutionnelle englobe la quasi-totalité de la Biélorussie, la moitié de l'Ukraine, et le quart occidental de la Turquie - dont Istanbul.

Comme l'opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union s'est cristallisée en France, on est tenté d'appliquer le même raisonnement à la formule gaullienne traçant l'Europe : "De l'Atlantique à l'Oural". Le gaullisme étant désormais entré dans la composition de l'atmosphère hexagonale au même titre que l'oxygène et l'hydrogène, on est en droit de souligner que la frontière Est de l'Europe placée sur les monts Oural - soit au niveau du 60ème méridien Est - revient à inclure dans l'Europe géographique non seulement la totalité de la Turquie, mais en prime la moitié du Kasakstan, un tiers de l'Ouzbékistan, la moitié du Turkménistan, et un tiers de l'Iran (en adoptant la pointe de l'Espagne comme limite Sud).

A cette aune, il faut mettre en lumière - une fois n'est pas coutume - la cohérence de Jacques Chirac, et la contradiction de Nicolas Sarkozy.

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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 11:48

Un jeune homme qui se découvre posséder des pouvoirs magiques ; un maître qui l'envoie dans une école de sorcier située sur une île ; une quête inlassable pour poursuirve une ombre maléfique... Cela vous dit-il quelque chose ? La saga d'Harry Potter ? Et non... tout faux.

Sans être un inconditionnel d'Harry Potter et avoir lu et vu l'ensemble de "l'oeuvre", force est de constater que les livres de Joanne Kathleen Rowling s'inspirent outragement du cycle de Terremer écrit par Ursula Le Guin... en 1968 !  L'histoire de Ged devenu Epervier, maître des dragons, chasseur d'ombre secrètes et de pierres noires, vainqueur des forces de la mort, voilà une histoire qui ressemble si étrangement à celle d'Harry Potter qu'il est étonnant que l'auteure n'ait pas porté plainte pour plagiat.

En tout cas, un conseil aux amateurs : précipitez-vous surTerremer, c'est un enchantement. A lire et à faire lire, à partir de 10 ans et jusqu'à n'importe quel âge.

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3 avril 2007 2 03 /04 /avril /2007 19:24

Il est étonnant de constater les paradoxes qui traversent la droite et la gauche. La droite tient pour acquis que l'homme est foncièrement mauvais et que seules lois et punitions peuvent le contraindre à agir correctement. Pourtant, elle préconise la liberté dans le domaine économique, arguant que seule cette liberté autorise la régulation la plus optimale des facteurs et des agents économiques. Il faut des lois pour empêcher les hommes de se voler ou de se tuer, mais elles ne sont pas nécessaires pour les empêcher de s'exploiter.

De son côté, la gauche croît que l'homme est bon et que libéré des contraintes et des tabous de la société, sa gentillesse naturelle tendrait à spontanément s'exprimer. Pourtant, elle est interventionniste au niveau économique. Pour elle, la liberté engendre l'exploitation qui ne peut être contrôlée que par l'intervention de l'Etat. L'homme est donc naturellement bon sauf dans le domaine économique où l'on doit contrôler ses penchants qui, autrement fraternels, s'exercent dans ce domaine dans un sens négatif.

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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 14:31

Comme souvent dans la société française, resurgit un débat tout aussi régulièrement enterré : à savoir la question de l'immigration, et son corollaire la capacité de la France à intégrer. De nombreux chercheurs closent ce débat en affirmant qu'il n'a pas lieu d'être en tant qu'il se fonde sur des fantasmes qui traversent toute société confrontée à l'émigration. Pour preuve, ils nous rappellent que les vagues d'émigration précédentes ont toutes donné lieu à des phénomènes de rejet, et que ce à quoi nous assistons aujourd'hui n'est qu'une manifestation épidermique, bien connue et transitoire, du corps social d'accueil.

A ce discours lénifiant, on peut opposer plusieurs arguments.

D'abord, ce n'est pas parce que les vagues d'immigration précédentes ont soulevé des réactions xénophobes sans fondements qu'ils n'y aurait pas aujourd'hui des problèmes structurels par delà les mêmes réactions instinctives de rejet - qui formeraient dès lors, un "bruit" masquant aux yeux des chercheurs la réalité des difficultés d'adaptation à la société française.

Ensuite, la grande différence entre l'immigration actuelle et celles auxquelles on a assisté dans le passé est que les vagues précédentes d'émigration étaient un agglomérat de destins individuels alors que l'immigration actuelle - tout particulièrement provenant du Maghreb - s'inscrit dans le contexte d'un projet politique de lutte sans merci contre le modèle occidental d'organisation sociale et de valeurs. Quand bien même la plus grande part des immigrés ou enfants d'immigrés de confession musulmane ne s'approprient en rien ce projet politique, il n'en reste pas moins que la concomitance du combat islamique contre l'occident et de vagues d'immigrés musulmans forme une dimension que les vagues précédentes d'immigration n'avaient pas.

Enfin, force est de constater, qu'il y a une grande différence dans le niveau d'intégration suivant l'origine des immigrés. Alors qu'elles sont contemporaines de l'immigration africaine et maghrébine, les immigrations asiatiques - en particulier provenant de l'ancienne Indochine française - ne donnent pas lieu (loin s'en faut) aux mêmes difficultés d'ajustement et d'intégration. Bien au contraire, on en est même aujourd'hui à se plaindre de l'intégration trop réussi des émigrés dits "chinois" qui rachètent à tour de bras magasins et boutiques dans les quartiers industrieux de Paris !

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